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Surveiller et construire : Généalogie d’une ville de compagnie publique

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Bouchard, Nancy (2019). Surveiller et construire : Généalogie d’une ville de compagnie publique. Thèse. École nationale d'administration publique, 299 p.

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Résumé

Le 30 avril 1971, le Premier ministre Robert Bourassa annonçait le « Projet du siècle », une politique économique sans précédent dans l’histoire du Québec, qui proposait de développer les ressources naturelles sur le territoire de la Baie James. Pour ce faire, il cru bon de créer une société d’État qui remplacerait les ministères et agences gouvernementales, à qui serait normalement revenue la charge de veiller à la mise en oeuvre des divers volets du projet : non seulement l’exploitation des ressources, mais la mise sur pied de systèmes de communications, la construction et l’entretien de routes et d’aéroports, et même la planification d’une future industrie du tourisme.

C’est la Loi du développement de la région de la Baie James qui a institué cette société : la Société de développement de la Baie James (SDBJ). Elle a aussi conféré un pouvoir inusité à son conseil d’administration : celui d’agir comme conseil municipal de la Municipalité de la Baie James (MBJ). Plusieurs villes et communautés autochtones était déjà érigées sur son immense territoire : elles y devenaient enclavée. La Loi ne précisait pas, toutefois, en quoi le pouvoir d’administrer une municipalité aiderait la Société dans la réalisation de son mandat. On sait cependant qu’il lui permettait d’adopter des règlements municipaux. À la lecture des procès-verbaux des séances du conseil municipal, dans une phase préliminaire de cette étude, on a pu constater que parmi les premiers règlements qu’elle a adoptés figurait celui de la constitution d’une force policière, dont le budget viendrait à atteindre 80 % du budget municipal. Pour cette raison, on pouvait postuler que la MBJ représentait un « instrument de politique publique », car elle a permis au gouvernement, via l’instrument de la SDBJ, d’exercer une surveillance étroite sur le territoire, et ce, tel que soumis comme hypothèse ici, dans l’intérêt de l’avancement du plus important volet du projet : la construction du Complexe La Grande.

Par ailleurs, en posant cette hypothèse, on suggérait que la MBJ représentait une municipalité unique sur un autre plan : non seulement avait-on affaire à une entité d’administration locale non-démocratique, mais on pouvait l’entrevoir comme une ville de compagnie publique. En effet, elle partageait les principales caractéristiques des villes de compagnie traditionnelles, dont celle d’exercer un contrôle social sur les individus, puisqu’il s’agit là d’une des fonctions de tout corps policier. Par conséquent, que la municipalité ait permis de « surveiller pour construire », ou pas, on pouvait d’emblée affirmer qu’elle représentait également un instrument au sens entendu par l’école critique, comme elle a contribué à organiser des relations de pouvoir. Cette école utilise la lentille foucaldienne de la « gouvernementalité » pour étudier ces relations. Il a été soumis comme seconde hypothèse que la gouvernementalité ayant donné naissance à cette municipalité autocratique était celle du néoextractivisme : un paradigme économique visant la création de « nouveau » capital par l’exploitation intensive des ressources naturelles, menant à la dépossession des populations locales de leurs leviers de développement économique et social.

Type de document: Thèse (Thèse)
Notes publiques: Par Nancy Bouchard, sous la direction du professeure Marie-Claude Prémont. Comprend des références bibliographiques. Titre de l'écran-titre(visionné le 23 septembre 2019).
Mots-clés: néoextractivisme; extractivisme; municipalités; gouvernance municipale; villes de compagnie; politiques de développement des ressources; Hydro-Québec; Baie James
Déposé par: Yves Brillon
Date de dépôt: 15 janv. 2020 19:03
Dernière modification: 15 janv. 2020 19:03
URI: https://espace.enap.ca/id/eprint/187

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